Poèmes de femmes, poèmes de revenants sous la dynastie Qing (1644-1911)
Abstract
La poésie féminine à l’époque des Qing est à l’honneur et la recherche de poèmes de femmes et/ou de fantômes constituent des phénomènes de mode qui sont peut-être associés l’un à l’autre. Quand on y regarde de plus près, le rapprochement entre poésie de femmes et poésie de fantômes n’est pas seulement une coïncidence. Les poèmes de fantômes sont en effet presque toujours des poèmes de femmes.
Dans cet article, nous nous attachons à cerner les limites du genre du poème de revenant « gui » 鬼 en interrogeant son contenu. Nous nous interrogeons sur l’importance de la contextualisation du poème par rapport au contenu lui-même, afin de souligner l’esthétique de la poésie de fantôme. Est-ce son contenu ou son contexte ? À l’appui d’exemples, nous nous demandons en quoi les poèmes de fantôme se rapportent aux poèmes de femme de la même époque, et s’ils reflètent une plainte collective ou bien une douleur personnelle. Enfin, nous nous demandons si les poèmes de femmes fantômes possèdent les caractéristiques de la poésie féminine ?