« Au labeur des dames », Corinne Diacre, un.e entraîneur.e de football professionnel comme les autres ?
Abstract
Dans son édition du 06 juin dernier, le journaliste du quotidien La Dépêche affirme qu’en tant
que « première femme à entraîner des hommes en France puis à décrocher le diplôme
d’entraîneur professionnel de football, Diacre doit y lutter contre les préjugés et les raccourcis
liés à son statut de pionnière13 ». Si la catégorie des entraîneurs professionnels de football
constitue, à bien des égards, un groupe professionnel hétérogène (Bréhon, Juskowiak et Sallé,
2016 ; 2017), une caractéristique parmi d’autres construit encore aujourd’hui l’uniformité : en
tendance, l’entraîneur est un homme.
Comment dès lors comprendre l’insertion professionnelle et le maintien d’une femme dans un
univers aux propriétés historiquement masculines (Menesson, 2004 ; 2007) ?
Les mécanismes de l’avancée des femmes (et des résistances) dans des fiefs de la masculinité
(Elias, Dunning, 1994) sont désormais connus : ils demandent à être saisis au regard des enjeux
propres à tel ou tel groupe professionnel, dans tel ou tel contexte socio-historique (Le Feuvre et
Guillaume, 2007). C’est ce que ce chapitre souhaite éclairer, pour la profession
d’entraîneur, en étudiant une figure qui échappe jusqu’alors au regard sociologique : les
pionnières de l’élite footballistique, et plus particulièrement de son encadrement.