How could it be otherwise? Study of the persistence of discrimination in hiring based on physical appearance
Comment pourrait-il en être autrement ? Etude de la persistance des discriminations à l’embauche selon l’apparence physique
Résumé
While discrimination in hiring based on physical appearance has been an illegal practice since the enactment of the law of November 16, 2001, a number of studies have revealed the existence of this practice over time, which implies its persistence. This research is therefore interested in understanding this phenomenon by answering two questions. The first is how is this possible? By looking at the legal side of discrimination by analyzing the genesis of the French anti-discrimination legislative framework and the paradoxes that compose it; through the quantitative and qualitative analyzes of jurisdictional and extra-jurisdictional databases relating to discrimination in hiring according to physical appearance, we highlight the elements that limit or prevent appeals / complaints from victims and contribute to a persistence of this type of discrimination.
But, that doesn’t explain it all. We focused on one particular area: the sale of sports goods and services. Because the employees who recruit are required to select only practicing sports candidates, how, considering the uncertainty that surrounds the recruitment procedure, could they not consider physical appearances to make their choice, and therefore not discriminate according to those? Through semi-structured interviews and the observation of several recruitment training sessions, we try to understand the action of these men and women which does not take place without reasons and does not exist without constraints. In addition to discovering the justifications that allow recruiters to repeat their discriminatory behavior, we study one of the socializing influences that actualizes a professional habit inviting them to discriminate.
Si discriminer à l’embauche selon l’apparence physique est une pratique illégale depuis la promulgation de la loi du 16 novembre 2001, nombre d’études révèlent toutefois l’existence de cette pratique au fil du temps, ce qui implique sa persistance. Cette recherche s’intéresse donc à comprendre ce phénomène en répondant à deux questions. La première consiste à savoir comment est-ce possible ? En se penchant sur le côté juridique des discriminations par l’analyse de la genèse du cadre législatif antidiscriminatoire français et de ses paradoxes ; par les analyses quantitative et qualitative des bases de données juridictionnelles et extra-juridictionnelles relatives aux discriminations à l’embauche selon l’apparence physique, nous mettons en lumière les éléments qui limitent ou empêchent les recours/réclamations de la part des victimes et contribuent à une persistance de ce type de discriminations.
Mais, le juridique n’expliquant pas tout, nous nous sommes concentrée sur un terrain particulier, celui de la vente de biens et de services sportifs. Parce que les salariés qui recrutent sont enjoints à sélectionner uniquement des candidats sportifs pratiquants, comment, dans l’incertitude qui entoure la procédure de recrutement, pourraient-ils ne pas considérer les apparences physiques pour faire leur choix, et donc ne pas discriminer selon ces dernières ? Grâce à des entretiens semi-directifs et l’observation de plusieurs sessions de formations des salariés au recrutement, nous tentons de comprendre l’action de ces hommes et de ces femmes qui ne se fait pas sans raisons et n’existe pas sans contraintes. Outre la mise au jour des justifications qui permettent aux recruteurs de réitérer leurs comportements discriminatoires, il s’agit d’étudier l’une des influences socialisatrices qui actualise un habitus professionnel les invitant à discriminer.
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)