La migration forcée des jésuites de l’Empire espagnol en Italie (1767-1801): intégration créative et identité religieuse - Université d'Artois Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Amérique Latine : Histoire et Mémoire. Les cahiers ALHIM Année : 2010

La migration forcée des jésuites de l’Empire espagnol en Italie (1767-1801): intégration créative et identité religieuse

Nicolas de Ribas

Résumé

The work of enlightened Jesuits from Latin America and living in Italy reveals a large and diversified cultural panorama that goes beyond great signatures such as Viscardo’s or Clavigero’s. From the eighteenth century Italian peninsula a melancholy, but also committed literature eventually became the banner of American patriotism. Condemning Spanish colonialism these priests’ prosaic or poetic works give a subjective image of the Jesuits’ exile from a human and telltale point of view. With their vast culture and great sensibility Jesuit writers showed the tragedy of what was euphemistically called the extrañamiento, the forced migration that divided the Jesuit order on account of their Spanish or American origins. Even though quite a few historians tend to see the Jesuits’ eviction as far less inhuman and more “enlightened” than that of the Jews or the Moors, the trauma of an exile expressed in the elegiac poems of Velasco or in those of Landívar is not to be neglected. At a distance from the actual events an extensive bibliography that praised Creole and Native American cultures reveals sentiments dictated by grief and separatist thoughts conditioned by passion and nostalgia. It is thus necessary to stress the protean character of these writings while considering them within a religious identity deeply marked by intellectual activism.
L’œuvre des jésuites hispano-américains éclairés, résidant en Italie, dévoile un panorama culturel ample et divers, au-delà des grandes signatures telles que Viscardo ou Clavigero. Depuis la péninsule italique du XVIIIème siècle, une littérature mélancolique, mais aussi engagée, devient à long terme l’étendard du patriotisme américain. En condamnant le colonialisme espagnol, les opus prosaïques ou poétiques de ces religieux restituent une image subjective de l’exil jésuitique d’un point de vue instructif et humain. Maîtres d’une vaste culture et d’une grande sensibilité, les écrivains jésuites démontrent la tragédie de ce qu’on a appelé, de façon euphémique, l’extrañamiento, cette migration forcée qui clive la communauté ignatienne en fonction de ses origines espagnoles ou américaines. Même si pour certains historiens, l’expulsion des Jésuites fut beaucoup moins inhumaine et plus “ éclairée ” que celles des juifs et des morisques, il ne faut pas négliger le traumatisme d’un exil qui se manifeste dans les poèmes élégiaques de Velasco ou dans ceux de Landívar. Depuis l’éloignement des faits, une large bibliographie, qui encense les cultures créole et amérindienne, divulgue des sentiments dictés par la douleur, et des réflexions indépendantistes conditionnés par la passion et la nostalgie. Il faudra alors insister sur le caractère protéiforme de ces écrits tout en les restituant à l’intérieur d’une identité religieuse profondément marquée par l’activisme intellectuel.

Domaines

Littératures

Dates et versions

hal-03241163 , version 1 (28-05-2021)

Identifiants

Citer

Nicolas de Ribas. La migration forcée des jésuites de l’Empire espagnol en Italie (1767-1801): intégration créative et identité religieuse. Amérique Latine : Histoire et Mémoire. Les cahiers ALHIM, 2010, Migrations, religions et intégration, n°20, pp. 151-168. ⟨10.4000/alhim.3680⟩. ⟨hal-03241163⟩
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